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Consultation sur les lignes directrices de la SCÉ en matière d’éthique.

Appel de récits

Vous êtes-vous déjà demandé ce que signifie l’éthique dans le contexte de la pratique de l’évaluation au Canada? 

Quels moments, quels dilemmes et quelles valeurs illustrent le mieux une pratique de l’évaluation conforme à l’éthique?

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À propos

Qu’est-ce que cette consultation? 

Afin d’évaluer le Guide de la Société canadienne d’évaluation pour une éthique de l’évaluation et d’en soutenir l’actualisation, la Société canadienne d’évaluation (SCÉ) a confié à des consultantes externes le mandat de recueillir les observations de ses membres. Ces travaux font suite aux consultations déjà menées par d’autres membres de la SCÉ en vue de mettre à jour l’approche de la Société en matière d’éthique. Notre projet, indépendant de ces travaux antérieurs, vise les objectifs suivants : 

  1. Livrer des enseignements sur le paysage de l’évaluation au Canada afin de comprendre le contexte de l’éthique de l’évaluation.

  2. Recueillir les idées et réflexions des membres de la SCÉ au sujet de leurs valeurs et de leurs priorités en matière d’éthique de l’évaluation. 

  3. Présenter au conseil d’administration de la SCÉ des recommandations visant des lignes directrices sur l’éthique qui vous seront d’une utilité et d’une aide optimales dans votre pratique de l’évaluation.

Qui sommes-nous?

Nous (Jennica Nichols, Maya Lefkowich et Alix Wadeson) sommes des consultantes externes en évaluation établies à Vancouver. La SCÉ nous a choisies dans le cadre d’un processus d’appel de propositions. Pour en savoir davantage à notre sujet, n’hésitez pas à consulter les profils suivants :

                      Jennica Nichols, CE MPH 

                      Maya Lefkowich, PhD

                      Alix Wadeson, MPA

Qu’est-ce que nous vous demandons?

Nous vous invitons à nous faire part d’un récit qui illustre le sens de l’éthique dans votre pratique de l’évaluation.

Un instant! Nous savons qu’il peut être intimidant de produire un récit. Et l’éthique? Ouille. Par où commencer?

Nous avons créé un exercice amusant qui guidera votre réflexion sur un moment où vous avez vécu un dilemme éthique ou appris une leçon importante dans le cadre de votre travail. En faisant cet exercice, vous nous aiderez à comprendre comment l’éthique s’applique à vos travaux.

 

AUCUNE expérience en narration de récits ou en rédaction littéraire n’est nécessaire pour participer à ce projet. Il n’est pas non plus nécessaire de détenir un doctorat en éthique.

 

Tout ce qu’il vous faut, c’est 35 minutes du début à l’envoi – une pause parfaite entre deux épisodes d’une minisérie! 

Pourquoi devrais-je faire cet exercice?

En nous faisant part de votre expérience, vous contribuerez à une nouvelle approche de l’éthique à la SCÉ qui reflète vos valeurs et soutient votre pratique.

 

En plus, pour vous remercier de votre participation, nous vous inviterons à un webinaire réservé aux membres sur le développement des compétences, où nous communiquerons les résultats de cette consultation et explorerons cette nouvelle démarche d’évaluation fondée sur les récits. Ainsi, vous pourrez ajouter cet outil artistique à votre trousse d’évaluation.

Mais je n’ai pas confiance en mes capacités littéraires ou narratives…

C’est parfait! Vous serez en bonne compagnie. Nous ne sommes PAS à la recherche d’une nouvelle qui gagnera le prix Pulitzer. Nous ne nous soucions même pas de l’exactitude de l’orthographe ou de la grammaire. Il vous suffit de nous donner un aperçu de votre expérience en évaluation face à un enjeu éthique. C’est tout. Et comme il s’agit d’un exercice de pratique réflexive, nous espérons que votre participation à cette consultation sera une occasion d’apprentissage propre à éclairer (et consolider) vos futurs travaux.

Si vous trouvez que l’éthique est un sujet intimidant, pas de souci. Ce qui nous intéresse, ce sont les principes, les normes ou les valeurs qui guident votre prise de décision en évaluation. Nous ne recherchons pas une position morale approfondie. Pour vous donner une idée de nos attentes, nous vous invitons à consulter nos exemples. 

Parlant d’éthique, quelles mesures prenez-vous en ce sens dans le cadre de ce projet?

Excellente question. Il est important de joindre le geste à la parole. Voici les trois mesures que nous avons prises : 

  1. Les récits sont présentés d’une façon anonyme. Nous vous inviterons à désigner les personnes, les organisations et vous-même par des pseudonymes. Vous pouvez aussi écrire votre récit à la première personne (« je me souviens… ») et à désigner les autres personnages par des prénoms (il, elle, iel). Nous vérifierons nous aussi l’anonymat de votre récit pour éviter toute possibilité de lien entre vous et votre récit.

  2. Toutes nos amorces de récit sont fondées sur le recul. Il pourrait vous paraître embarrassant de vous rappeler des tensions éthiques survenues dans votre vie professionnelle, mais le fait de décrire un problème après l’avoir résolu peut être un moyen positif de dégager les enseignements que vous en avez tirés.

  3. Nous avons intégré une pause à l’exercice de rédaction pour vous donner le temps de prendre un peu de recul, de revenir avec un regard neuf et de décider ce que vous êtes à l’aise de raconter. 

Qu’arrivera-t-il au récit que je vais soumettre?

  1. Après le 10 décembre, les consultantes externes vont compiler les récits venus de partout au Canada et les trier par région et par thème.

  2. Des consultations avec les sections et le groupe de travail et un sondage auprès des membres de la SCÉ nous amèneront à demander aux membres leur point de vue sur l’adéquation, la pertinence et l’acceptabilité de l’approche actualisée en matière d’éthique. Des récits ou des extraits de récits pourront nous servir d’exemples ou de mise en contexte pour ancrer la réflexion. 

  3. Nous utiliserons aussi certains récits ou extraits de récits dans le cadre d’initiatives de transfert des connaissances en lien avec le présent projet (dans le rapport final, comme illustration de la nouvelle approche, etc.).

  4. Nous créerons éventuellement un récit composite réunissant des thèmes mentionnés dans plusieurs contributions afin d’illustrer la complexité des contextes éthiques dans la pratique de l’évaluation.  

Qui puis-je contacter si j’ai d’autres questions? 

Écrivez à Maya Lefkowich (maya@andimplementation.ca) ou cliquez sur l’icône ci-contre.

Si vous avez des questions ou des préoccupations relatives aux travaux de consultation antérieurs sur l’approche renouvelée de la SCÉ en matière d’éthique, veuillez communiquer avec la présidente de la SCÉ, Doaa Saddek, à president@evaluationcanada.ca

Comment participer?

Suivez les consignes ci-après. Lorsque vous aurez terminé votre rédaction, cliquez sur le bouton « Soumettre » afin de téléverser votre texte et de répondre à quelques questions.

Production du récit

Marche à suivre

Lisez la marche à suivre ci-dessous et commencez à rédiger votre récit dans vos moments libres. Soumettez votre récit d’ici le 10 décembre, 2021.

Dans le contexte de votre pratique de l’évaluation, qu’est-ce qui vous vient à l’esprit quand vous pensez à l’éthique de l’évaluation? Quand avez-vous vécu une tension, un dilemme ou un moment important en lien avec l’éthique dans le cadre de vos travaux? Lisez la marche à suivre ci-dessous afin de construire un récit à partir de ce souvenir, selon votre point de vue. 

  1. Lisez les amorces ci-dessous et choisissez celle qui vous parle le plus :

  • … Après tout, je pratique l’évaluation, mais je ne suis qu’un être humain.
     

  • À ce moment-là, aucune de mes options n’était facile, mais l’une d’elles s’imposait…
     

  • À ce moment-là, j’aurais voulu avoir une baguette magique à agiter sur le projet pour que la meilleure voie à prendre me soit révélée. 
     

  • … Aujourd’hui, quand je repense à ce projet, je me rends compte que j’ai eu raison du début à la fin. Tout se serait passé différemment si j’avais simplement suivi mon instinct.
     

  • … Aujourd’hui, quand je repense à ce projet, je me rends compte que j’ai eu tort du début à la fin. Tout se serait passé différemment si j’avais compris mon erreur plus tôt.

2. Trouvez un endroit tranquille où vous pourrez réfléchir sans risque de distraction (mettez votre téléphone et votre courriel en mode silencieux).

3. Réglez une minuterie à 20 minutes.

4. Écrivez l’amorce que vous avez choisie. Cette amorce pourrait devenir la première ou la dernière phrase de votre récit. Puis racontez-nous le reste de l’histoire. Décrivez une scène ou un moment qui illustre l’enjeu éthique. Écrivez tout ce qui vous vient à l’esprit, sans rien supprimer ni modifier.

En cas de blocage : En nous relatant votre récit (ce qui s’est passé), essayez de répondre aux questions suivantes afin de donner de la vie à votre description : 

  • Quel incident a attiré votre attention sur ce problème?

  • Qui étaient les autres personnes concernées? 

  • Quel était l’enjeu pour vous? Quel était l’enjeu pour les autres? 

  • Qu’avez-vous ressenti à ce moment? Ou que ressentez-vous aujourd’hui en évoquant ce moment?

5. Quand la minuterie se fait entendre, arrêtez-vous! Finissez de noter votre dernière réflexion. 

6. Prenez 5 minutes pour vous relire. Supprimez les vrais noms ou les détails identifiables (ex. : le nom d’une organisation). N’hésitez pas à remplacer les noms par des pronoms personnels (il, elle, iel) ou par une description (le client, le cabinet d’évaluation). 

7. Laissez votre récit de côté et allez faire autre chose. Quand vous le voudrez, reprenez votre récit avec un regard neuf et assurez-vous que vous êtes à l’aise de le partager. N’hésitez pas à y apporter des ajouts ou des modifications

8. Donnez un titre à votre récit.

9. Téléversez votre récit par la plateforme ci-dessous. 

Rappel : Nous vous demandons un aperçu de votre pratique de l’évaluation et non un récit impeccable. Écrivez ce que vous vous rappelez, comme vous vous en souvenez. Ne pensez pas trop à l’histoire, à l’orthographe ou à la grammaire (nous ne donnerons pas de note à votre récit). Enfin, gardez à l’esprit que votre court récit aidera la SCÉ à définir et à soutenir une pratique de l’évaluation conforme à l’éthique au Canada

De plus, nous ne demanderions jamais à quelqu’un de faire une chose que nous ne ferions pas nous-mêmes. Si vous voulez consulter un exemple, poursuivez votre lecture.

Exemples de récits

Exemple 1 : Le recadrage

Après plusieurs replis et reports, la rencontre finale avec les représentants de mon client s’annonce déjà tendue. Je redoute d’avoir à porter un coup de plus : les résultats ne correspondent pas au récit que le client voulait que j’emballe élégamment pour son bailleur de fonds.  

En attendant l’entrée des participants dans l’application de conférence, je soupèse mes options. Vais-je présenter la version de l’histoire que j’ai été engagée pour raconter ou celle qu’ils ont désespérément besoin d’entendre? Quand ils finissent par apparaître à l’écran, je tiens ma réponse. À ce moment-là, aucune de mes options n’était facile, mais l’une d’elles s’imposait…

Je m’éclaircis la gorge. « Je vous remercie de votre présence. J’aimerais que nous discutions ensemble d’un constat surprenant avant que je l’intègre à mon rapport final. Ce projet a exclusivement employé un personnel blanc, recruté des participants blancs et eu des effets positifs uniquement sur les parties prenantes blanches. » Comme ma voix commence à trembler, je marque une pause. « Je suis donc curieuse de savoir ce que vous en pensez. » 

 

Un des membres du personnel du programme intervient immédiatement, d’un ton sévère et sur la défensive : « Nous ne vous avons pas engagée pour remettre en question les caractéristiques démographiques des participants. »

Un autre membre du personnel tente de désamorcer la tension : « Ce programme est ouvert à tous. Ce sont ces gens-là qui se sont inscrits, c’est tout. Il n’y a rien d’autre à chercher là-dedans. C’est seulement… »

Le premier membre du personnel coupe la parole à son collègue. « D’ailleurs, ce programme procure des avantages à toute la collectivité. Et voilà que vous nous traitez de racistes et que vous tentez de compromettre nos chances de renouveler l’aide financière que nous recevons. »

J’ai la gorge serrée en pensant à tout ce que je veux dire. Je fais de mon mieux pour demeurer impassible : « Je comprends que ce soit difficile à entendre. Je pense qu’on peut appeler les choses par leur nom, peu importe si cette erreur a été ou non commise de bonne foi. Êtes-vous disposés à explorer quelques recommandations? »

En attendant leur réponse, je sens mon allégeance se recadrer de mes clients vers des gens qui ne participent pas à la réunion.

La scène : l’intrigue, les personnages, le contexte

Dilemme éthique

Amorce

Ce qui s’est passé de mon point de vue

Personnage secondaire anonyme

Tension ou dilemme éthique secondaire

Exemple 2: Le privilège et l’évaluation

Quand j’étais étudiant en évaluation, je ne voyais pas à quel point la conception ou la mise en œuvre de mes évaluations sont fonction de qui je suis et de ce que je fais. Je n’étais pas doué pour articuler ce qui me semblait évident (vous non plus?). Peu après mes études supérieures, j’ai géré une petite équipe chargée d’une évaluation d’impact pour une intervention de terrain en santé. Aujourd’hui, quand je repense à ce projet, je me rends compte que j’ai eu tort. Tout se serait passé différemment si j’avais compris mon erreur plus tôt.

C’était la première fois que je gérais une équipe d’évaluation au Canada. J’étais très enthousiaste et très nerveux aussi. Après beaucoup d’insistance de ma part, nous avons enfin eu l’autorisation d’interviewer des gens de la collectivité afin de comprendre leurs besoins en matière de santé ainsi que leur connaissance et leur expérience du programme.

 

Dès le premier jour des entrevues, je me suis rendu compte que j’avais fait une erreur. Je n’avais pas pensé à discuter des moyens de médier le pouvoir. Donc, quand nous sommes arrivés dans le quartier à faible revenu (où je résidais depuis quatre ans), j’ai vu tous les détails qui affichaient la différence de statut des membres de mon équipe : les portables pour prendre des notes, les vêtements griffés, le fait de se présenter en citant ses titres professionnels, les bijoux en or, le jargon du métier.

 

J’étais très honteux. Comment ce détail avait-il pu m’échapper? La collecte de données a été un désastre, une des membres de l’équipe s’est mise à pleurer, et tout le monde a perdu son temps par ma faute. Le pire, c’est que j’avais fait valoir à ma patronne l’importance et la faisabilité de recueillir l’opinion des résidents… et je n’avais pas tenu ma promesse. 

 

Quand je suis rentré chez moi, dans le même quartier, après ma journée de travail, je me sentais comme un raté. J’avais manqué à mes devoirs en omettant de bien préparer mon équipe. J’avais manqué à mes devoirs envers ma patronne, qui avait pris le risque d’avaliser mon idée. J’avais manqué à mes devoirs envers les résidents, dont les idées et les observations auraient si bien pu améliorer le programme (et le quartier). Après cette séance d’autoapitoiement, je me suis dit que j’avais la responsabilité de mieux faire les choses.

Le lendemain matin, je suis allé au bureau du programme pour demander des suggestions au coordonnateur. J’ai réuni l’équipe et j’ai parlé de mon échec. J’ai raconté des moments de ma propre carrière où la dynamique du pouvoir m’avait réduit au silence, et j’ai invité mes collaborateurs à parler de leurs propres expériences. Je leur ai demandé des suggestions et des idées d’améliorations. J’ai retenu les leçons de ces deux réunions, et j’ai revampé les processus de consentement et de collecte des données. La semaine suivante, nous avons fait un nouvel essai.

 

Mon courriel sur la collecte de données contenait divers rappels (faire attention à sa tenue vestimentaire, prendre des notes dans un calepin) et une liste de termes accessibles pour désigner les éléments clés de nos questions. Nous avons commencé par visiter le quartier à pied, accompagnés par une bénévole du programme qui y résidait. J’ai aidé mes collègues à faire leur première entrevue (et parfois leur deuxième) jusqu’à ce qu’ils se sentent à l’aise. Nous avons recueilli des données à des lieux de rencontre naturels : devant le supermarché, au centre communautaire, au terrain de jeu.

Ancrage sur un souvenir ou un moment dans le temps – les études

Amorce

La « mise en place » : pourquoi ce projet est-il risqué sur le plan de l’éthique?

Enjeu d’ordre éthique

Personnages secondaires anonymes : la « patronne », les « membres de l’équipe », le « bureau du programme »

Jugement après coup et leçons retenues

Fin abrupte et inachevée : quand la minuterie a sonné, le répondant s’est arrêté. Il n’est pas nécessaire de rattacher tous les fils

Merci d’avoir investi votre temps et votre créativité dans cet exercice! 

Si vous avez des questions, communiquez avec Maya Lefkowich - maya@andimplementation.ca

Exemples
Marche à suivre
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